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Out of Rosenheim

16 Décembre 2018 , Rédigé par Fried

À cinquante miles de là, au cœur de la nuit sur la « 66 », on peut voir briller les enseignes du motel comme un ilot de lumières.
Quand le jour se lève, il ne reste que le ciel si bleu, le vent du désert, la ligne sans fin de la route, le motel poussiéreux.

Arrivé au « Red Carpet », on se gare devant la caravane de Rudi, lui c’était un artiste, un magicien des couleurs, il ne vivait plus que pour Jasmin la fée des lieux. Brenda qui a pris sa retraite est partie rejoindre sa fille Phyllis, à Las Vegas.
Le nouveau propriétaire a déjà changé l’enseigne, il ne lui aura pas fallu mille et une nuits.

À l’autre bout du parking la citerne se rouille à nouveau, reste quelques lettres où l’on peut lire « dad Café ». Hormis le jappement de quelques coyotes, on entend certains jours le flop flop flop d’un boomerang, c’est un campeur qui s’amuse.

Quand vous entrez au bar, il faut goûter ce nectar, le percolateur magique est toujours là, Jasmin l’a laissé. Dans la grande salle vous pourrez voir encore accrochés aux murs, les tableaux de Rudi, il y a même celui où Jasmin est nue. Oui, c’était elle la fée du motel, jusqu’au dernier jour elle a « putzé » les lieux, — kein Schmutz mit mir ! * disait-elle. Jusqu’au jour de son départ pour leur voyage de noces, elle a servi le café et enchanté le monde.

Allez vous asseoir près de la fenêtre, regardez ce désert à perte de vue, le ciel toujours bleu ; et si le vieux Jukebox se met en route, vous pourrez entendre cette chanson qui envoûte :
« I’m Calling You ».

*pas de poussières avec moi

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